Mandela, le « Rainbow collège » au Blanc-Mesnil

Article paru dans le journal du Blanc-Mesnil le 16 mai 2013.

Mandela, le «Rainbow collège»

« Nelson Mandela évoque pour moi la liberté d’expression. Avoir son visage à l’entrée de l’établissement, ça montre bien que notre collège a quelque chose de particulier. »
Nathanaël, 15 ans
Son nom ? Long life Mandela. La nouvelle fresque du collège Mandela, inaugurée le 26 avril, est une belle oeuvre d’art. Sa réalisation, sur quatre mètres de haut à l’entrée de l’établissement, a été confiée à Sébastien Bollinger de l’association Universlam et son équipe. «Des élèves motivés sont venus nous aider, raconte-t-il. Ils ont appris la technique de la reproduction par quadrillage.» Courage, respect, équité : «Nous mettons tout en oeuvre pour que les élèves s’approprient les valeurs de Nelson Mandela, assure Malick Ndiaye, principal du collège. Nous nous sommes battus ici pour lutter contre les incivilités, l’absentéisme et les dégradations.
Beaucoup de progrès ont été faits !» «Si l’établissement porte ce nom, ce n’est pas pour rien, explique Hervé Bramy, adjoint au maire notamment délégué à l’enseignement secondaire et conseiller général. Au cours des années 80, Le Blanc-Mesnil s’est fortement mobilisé pour la lutte contre l’apartheid et la libération de Mandela.» Entre autres initiatives, nous pouvons signaler le disque Apartheid no !, des rencontres avec l’écrivain poète Mongane Wally Serote ou la fresque de Karim Hamouche dans le parc Duclos.
En février 1990, des centaines de Blanc-Mesnilois ont fêté la libération de Mandela en présence du représentant de l’ANC en France. Pour l’inauguration du collège en 1995, l’ambassadrice d’Afrique du Sud était là. «Parfois des élèves de 6e ignorent qui est Nelson Mandela, regrette Malick Ndiaye. Nous avons besoin de connaître son histoire. La fresque est un symbole fort, visible. Nous voulons un collège arcen-ciel (*) à l’image de l’Afrique du Sud. Il s’agit d’une appropriation sur le fond de valeurs et sur la forme avec des couleurs qui ont remplacé la tristesse du béton.» Le 12 avril, les tee-shirts à l’emblème du collège ont été remis aux six classes de 3e qui ont participé au concours du plus beau logo.
«Ce collège porte un nom prestigieux, explique Xavier Houdot, principal adjoint, aux élèves. Il est dynamique, les professeurs font beaucoup pour vous. Soyez-en fiers. Inspirez-vous des valeurs que véhicule Mandela, pendant votre adolescence et toute votre vie !» «La fresque va être belle pour le collège, se réjouit
Nathanaël, 15 ans, qui a participé à la peinture. Des élèves ont fait des exposés sur Mandela, on a parlé de lui en cours d’anglais. Il évoque pour moi la liberté d’expression, car avant les Noirs étaient exploités, et il a fait beaucoup d’années de prison à cause de ses idées. Avoir son visage à l’entrée de l’établissement, ça montre bien que notre collège a quelque chose de particulier.» Pour Audrey, 14 ans, la fresque «donne envie, ça change. Avant, quand on arrivait devant le collège, le mur gris était triste. Je connaissais un peu Mandela mais pas toute sa vie. Et puis, les tee-shirts, ça nous fait un bon souvenir !»
(*) Référence à la Nation arc-en-ciel (Rainbow Nation), désignant
la construction d’une société sud-africaine débarrassée de la ségrégation
raciale.

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